Il y a des coins du Vercors qui se font discrets, nichés entre falaises calcaires et forêts profondes, loin du tumulte des sentiers les plus connus. Les Coulmes en font partie. Situé au nord-ouest du Vercors, ce territoire sauvage, couvert de forêts et de plateaux secrets, est une véritable invitation à la marche et à la déconnexion.
Pendant trois jours, nous avons parcouru ce petit bout du Vercors en itinérance, de Malleval-en-Vercors à Presles puis Rencurel, en dormant entre gîte et chambres d’hôtes. Un trek à taille humaine, parfait pour s’évader sans aller loin, profiter du calme, des paysages et des rencontres locales.
Comment se rendre à Malleval-en-Vercors?
🚗 En voiture
Depuis Grenoble, comptez environ 1h15 de route (via Sassenage, Engins, puis le col de Romeyère). Depuis Valence, il faut environ 1h30 et depuis Lyon 1h15. Les routes sont magnifiques, mais sinueuses sur la fin : prenez le temps d’apprécier les paysages du Vercors !
Un petit parking se trouve à l’entrée du village de Malleval-en-Vercors, près de l’église. C’est ici que nous avons laissé notre voiture le temps du trek.
🚆 En train + taxi
Pour ceux qui souhaitent venir en transports en commun, c’est possible, même si un peu plus long.
Le plus simple est de rejoindre Saint-Marcellin en train (depuis Grenoble ou Valence), puis de prendre un taxi jusqu’à Malleval-en-Vercors (environ 25 km).
🚴♂️ En van itinérant
Pour les plus aventureux, il est aussi possible d’intégrer le Tour des Coulmes dans un road trip en Van. Les routes du Vercors sont superbes, et plusieurs itinéraires traversent la région, notamment depuis Pont-en-Royans ou Saint-Gervais. C’est une belle façon de profiter des paysages incroyables du massif. N’hésitez pas à jeter un œil du côté de Yescapa, qui propose de la location entre particuliers et donc des tarifs plus attractifs.
Jour 1 du tour des Coulmes – De Malleval-en-Vercors à Presles (10,4 km / +382 m)
Pour commencer cette aventure, nous rejoignons Malleval-en-Vercors, perché à 940 mètres d’altitude, en voiture après avoir traversé les vertigineuses Gorges de Nan. Le décor est déjà planté : falaises abruptes, ambiance sauvage, et ce petit village de pierre niché au cœur du Vercors. Nous laissons la voiture pour trois jours sur le parking de la place Léon Callet, juste après l’église, avant de nous lancer dans l’aventure.

Avant de partir, nous prenons le temps de flâner dans le village. Malleval-en-Vercors n’est pas qu’un simple point de départ de randonnées : c’est aussi un Haut-lieu de la Résistance. En janvier 1944, le village fut le théâtre d’un tragique épisode de l’histoire du Vercors, lorsque plusieurs maquisards et habitants furent tués lors d’une attaque allemande. Aujourd’hui encore, des stèles et monuments rappellent cette mémoire, et il est possible de visiter un petit musée dédié, juste en face de l’église. Un lieu simple mais émouvant, qui permet de mieux comprendre l’histoire de ce territoire.
Pour ce premier jour, la météo n’était pas vraiment au rendez-vous. Nous prenons le départ dans le brouillard, une mer de nuages recouvre la vallée et nous ne distinguons presque rien. L’atmosphère est pourtant magique, presque mystique, surtout avec les couleurs d’automne. Pour être sur de ne pas finir avec les Lûtins, nous suivons notre trace GPS, ainsi que le balisage jaune et rouge du Tour des Coulmes.




Après environ 4 km, nous débouchons sur une vaste prairie — et, pour notre plus grand bonheur, nous sortons enfin du brouillard. Nous passons d’ailleurs juste devant la bâtisse qui sert de gîte dans le film Un p’tit truc en plus.


Après cette belle découverte et un moment sous les rayons chauds du soleil, nous attaquons rapidement la descente vers Presles qui nous replonge aussitôt dans la brume.



Après une dizaine de kilomètres, nous atteignons l’Edelbleue, qui propose des magnifiques chambres d’hôtes, et qui sera notre halte pour la nuit. Belinda et Sébastien nous y accueillent avec une gentillesse sincère. La bâtisse en pierre est superbe, et le dîner préparé par Belinda — fait maison, savoureux et généreux — clôture cette première journée de marche de la plus belle des manières.

Jour 2 du tour des Coulmes – De Presles à Rencurel (19,3 km / +590 m)
Avant de reprendre la route, nous décidons d’aller admirer le lever du soleil depuis le belvédère de Serre Cocu, qui offre une vue plongeante sur le Vercors et la vallée de l’Isère. C’est donc un réveil aux aurores qui nous sort du lit pour nous laisser le temps de rejoindre ce spot situé à 2.7 km de notre chambre.





La brume est encore de la partie, ondulant doucement dans la vallée. Le soleil se fraye un chemin à travers les nuages, offrant un spectacle rosé et doré dont on ne se lasse jamais. Une belle récompense pour débuter cette longue journée d’itinérance. Mais avant ça, nous retournons chercher le reste de nos affaires à l’Edelbleue mais surtout profiter d’un bon (et énorme) petit-déjeuner.


Il est enfin l’heure de prendre nos chaussures et de continuer nos aventures. Nous commençons ensuite par traverser le village de Presles avant de plonger dans la forêt.



Le sentier serpente entre pins et hêtres, prenant petit à petit de la hauteur jusqu’à rejoindre le haut des falaises avant de redescendre jusqu’au hameau en ruine de la Goulandière, vestige du Moyen Âge, situé autour du dixième kilomètre. L’endroit est paisible, envahi par la végétation, et dégage une atmosphère à la fois mystérieuse et apaisante.




Nous descendons ensuite vers le belvédère du Ranc, parfait pour une pause pique-nique. De là, la vue s’ouvre sur le plateau de Saint-Julien-en-Vercors et le cirque du Bournillon, immense amphithéâtre rocheux qui témoigne de la puissance du relief local.


En pleine digestion, nous reprenons le chemin, toujours sur le balisage jaune et rouge du Tour des Coulmes, pour rejoindre la vallée fossile des Rimets, vers le seizième kilomètre. Classée Espace Naturel Sensible géologique, c’est un lieu unique dans le département de l’Isère. Le sentier géologique Mémoire de roche permet d’explorer ce site remarquable : des panneaux pédagogiques et fiches explicatives y racontent l’histoire fascinante de ces formations vieilles de plus de 200 millions d’années.




En fin de journée, nous atteignons le village de Rencurel, niché dans un décor de prairies et de forêts. Nous traversons le bourg avant de rejoindre la Ferme de Sisampas, installée dans une ferme de maraîchage biologique. Carla, Étienne et leurs enfants nous accueillent chaleureusement et nous font découvrir un petit appartement charmant où nous passerons la nuit. Une nouvelle fois, nos hôtes nous régalent d’un dîner savoureux, préparé avec des produits locaux (et de leur propre production)— une belle façon de conclure cette deuxième journée de marche.




Jour 3 du tour des Coulmes– De Rencurel à Malleval-en-Vercors (15,9 km / +790 m)
Après une nuit bien méritée et un petit-déjeuner copieux, il est temps de reprendre le chemin. Aujourd’hui, c’est la dernière étape qui nous attend, sous un superbe soleil annoncé.
Nous prenons la direction du col de Romeyère, en traversant une nouvelle fois Rencurel, encore endormi. Très vite, le sentier s’élève doucement, longeant les falaises et traversant plusieurs fermes, dans un cadre tout simplement magnifique. Les forêts s’illuminent peu à peu sous les premiers rayons du soleil. Après environ 1h30 de marche, au niveau du sixième kilomètre, nous atteignons la station de ski des Coulmes et surtout notre première étape : le col de Romeyère. La lune, suspendue au-dessus des forêts encore ombragées, semble nous accompagner sur les derniers mètres, comme un clin d’œil poétique.


Le cadre est à couper le souffle. Nous prenons le temps de profiter du panorama avant de traverser la vallée pour attaquer la plus grosse ascension de ces trois jours : près de 300 mètres de dénivelé en moins d’un kilomètre. Autant dire qu’il ne faut pas partir trop vite, ça grimpe fort !
Après environ 40 minutes d’effort, nous atteignons le Pas du Follet, point culminant de notre itinérance. De là, la vue est grandiose : la vallée de Malleval-en-Vercors s’étend sous nos pieds, encadrée par les falaises et le cirque rocheux, tandis qu’une mer de nuages persiste côté drômois. Cette fois, elle reste plus basse — le soleil nous accompagne pleinement.



Après quelques dizaines de photos (et une barre de céréales bien méritée), nous entamons la descente vers notre spot du midi : le col de Neurre. Le sentier plonge raide sur les 300 premiers mètres, et le sol humide demande un peu de prudence, avant de devenir plus doux et agréable. La forêt, quant à elle, a revêtu ses plus belles couleurs d’automne : rouges, jaunes, orange — un vrai spectacle.
Au bout d’environ 40 minutes, nous atteignons la prairie du col de Neurre, offrant une vue dégagée sur tout le paysage traversé le premier jour. L’occasion de se replonger dans le parcours, de reconnaître quelques prairies au loin, et surtout de profiter d’un moment de pause et de contemplation avant la fin du trek.



Après ce repas bien mérité, nous reprenons le chemin du Tour des Coulmes pour rejoindre, petit à petit, Malleval-en-Vercors. Sur la dernière portion, nous croisons quelques troupeaux et admirons encore une fois ces forêts flamboyantes, toutes plus belles les unes que les autres.
C’est finalement sous un grand soleil que nous retrouvons notre voiture, laissée deux jours plus tôt sur la place du village. Une boucle qui se referme en douceur, avec cette envie tenace de rester encore un peu dans ces montagnes sauvages et authentiques, où le temps semble s’être arrêté.

Ce tour des Coulmes restera pour nous comme une belle aventure à taille humaine, entre forêts profondes, falaises vertigineuses et villages paisibles. Trois jours d’immersion dans un Vercors plus sauvage, plus secret, où chaque sentier raconte une histoire et où chaque lumière change le visage des montagnes.
Au fil des kilomètres, nous avons pris le temps de ralentir, de savourer la simplicité d’un repas en pleine nature, de nous laisser surprendre par une vue, une rencontre, une ambiance. Le massif des Coulmes, souvent méconnu, offre pourtant tout ce que l’on recherche dans une itinérance : de la beauté brute, du calme, et ce sentiment d’être vraiment dehors, loin du monde.
Une aventure que nous ne pouvons que recommander à l’automne, quand les forêts flambent et que les brumes matinales enveloppent les crêtes — un moment suspendu, simple et profondément ressourçant.
Informations utiles sur le Tour des Coulmes
Où dormir sur le Tour des Coulmes
Quand on pense Tour des Coulmes, on pense connexion avec la nature, déconnexion et rencontres locales. Et c’est justement ce qui rend cette itinérance si belle : la part d’humain.
Les gîtes et chambres d’hôtes sont les meilleurs choix pour se poser après une journée de marche, tout en partageant un moment privilégié avec ceux qui font vivre le territoire.
Nous pouvons vous recommander L’EdelBleue, chez Belinda et Sébastien, au-dessus de Presles. Un couple formidable qui vous accueillera les bras ouverts, vous fera découvrir la gastronomie locale et vous racontera mille anecdotes sur la vie dans le Vercors ou sur les plus beaux coins à explorer.
Autre belle adresse : la Ferme de Sisampas, du côté de Rencurel, chez Carla et Étienne et leurs deux enfants. Maraîchers bio, ils proposent un cadre paisible et chaleureux, des produits du potager, et une cuisine qui fait tout simplement frémir les papilles.
Les places étant limitées, n’hésitez pas à réserver à l’avance ou à consulter d’autres options d’hébergement autour du massif :
–> Logements pour le Tour des Coulmes
Quand faire le Tour des Coulmes
Il n’y a pas vraiment de “bonne” ou de “mauvaise” saison pour parcourir le Tour des Coulmes, car chaque période de l’année offre une atmosphère différente sur ces sentiers forestiers.
Mais s’il fallait en choisir une, l’automne est sans aucun doute la plus spectaculaire. Les forêts se parent de teintes orangées, dorées et rouges, les lumières deviennent plus douces, plus chaudes, et l’ambiance en montagne prend une dimension presque magique.
En été, le circuit reste faisable, mais certaines portions sont assez exposées au soleil et les températures peuvent grimper rapidement. Si vous choisissez cette saison, partez tôt le matin pour profiter de la fraîcheur.
Le printemps est également très agréable, avec les sous-bois qui se couvrent de verdure et les fleurs sauvages qui tapissent les prairies.
Enfin, en hiver, certaines portions peuvent être enneigées ou verglacées — à éviter sauf si vous êtes bien équipés et expérimentés.
Les itinéraires
- Jour 1: Malleval-en-Vercors à Edelbleue
- Jour 2: De Presles à Rencurel (Ferme de Sisampas)
- Jour 3: De Rencurel à Malleval-en-Vercors
- Aller retour Serre Cocu : Itinéraire depuis Edelbleue
Séjour organisé en partenariat avec l’Office de Tourisme de Saint Marcellin Vercors Isère !