Nichée entre le massif du Dévoluy et le Parc national des Écrins, la vallée du Champsaur est un petit joyau des Hautes-Alpes, souvent méconnu mais d’une richesse incroyable. C’est la destination par excellence pour profiter de l’automne. Ici les paysages s’enflamment littéralement. C’est une destination parfaite pour un séjour nature, entre randonnées, découvertes locales et moments de déconnexion totale.
En cette saison, les feuillus rougissent avant de céder la place aux mélèzes dorés, les sentiers se vident, et les vallées retrouvent leur calme. C’est cette ambiance que nous sommes allés chercher lors d’un séjour en automne : trois jours à parcourir le Champsaur, entre cœur du Parc national des Écrins et hameaux suspendus, à la recherche de lumières, de silence et de rencontres avec le vivant.
Pendant trois jours, nous avons parcouru ce petit bout de paradis pour profiter de l’automne et de certaines des plus belles randonnées.
Comment venir dans le Champsaur en Automne
Le Champsaur se situe dans les Hautes-Alpes, à la frontière entre le massif des Écrins et le Dévoluy. C’est une vallée encore préservée, accessible facilement tout en gardant ce charme de bout du monde.
- Depuis Grenoble, il faut compter environ 2h de route en passant par la Mure puis le col Bayard.
- Depuis Gap, la porte d’entrée principale du territoire, on rejoint rapidement les villages du Champsaur (moins de 40 minutes) : Pont du Fossé, Orcières, Saint-Léger-les-Mélèzes…
Il est donc possible de venir en train jusqu’à Gap, puis de rejoindre la vallée en voiture de location ou en bus, notamment via les lignes Zou! qui desservent régulièrement le secteur. Une belle alternative si l’on souhaite voyager plus durablement.
Le cœur du Parc national des Écrins : une réglementation et du bon sens
Dans le Champsaur, on est souvent à la frontière du Parc national des Écrins, et parfois même en plein cœur de cet espace protégé. C’est ce qui rend ce territoire si particulier : ici, les villages, les forêts et les sentiers côtoient directement l’un des plus beaux parcs National de France.
Beaucoup connaissent les règles: pas de chiens, pas de cueillette, pas de chasse, pas de VTT, pas de drone, camping interdit, bivouac réglementé…, mais peu savent vraiment pourquoi elles existent.
Ces règles ne sont pas là pour “interdire”, mais pour préserver un équilibre fragile. Un simple aboiement peut effrayer une femelle chamois et la faire fuir avec son petit. Un drone peut perturber des rapaces en période de nidification. Des exemples parmi tant d’autres.
Si vous avez un doute, garder une chose en tête : vous n’êtes jamais seul à passer par là.
Imaginez que chaque petit geste: cueillir une fleur, sortir du sentier, laisser un déchet “juste cette fois” .. Soit répété par dizaines, centaines, voire milliers de randonneurs chaque année.
Pris isolément, cela semble anodin. Répété, c’est tout un écosystème qui s’appauvrit lentement.Le Parc est avant tout un refuge pour le vivant, un lieu où la nature s’exprime pleinement sans intervention humaine.
Y randonner, c’est accepter d’être un simple visiteur, invité dans un espace qui nous dépasse et c’est justement ce qui rend l’expérience si précieuse.
Si vous voulez prendre connaissance des réglementations que vous ne connaissez pas, voici le lien indispensable –> Réglementations au coeur du Parc National des Écrins

Une première journée au cœur du Parc national des Écrins : randonner jusqu’au lac des Pisses
Pour cette première journée dans le Champsaur, direction Prapic, un petit bijou au fond de la vallée, pour une randonnée incroyable au cœur du Parc national des Écrins: le lac des Pisses. Attention en cette saison qu’est l’Automne, la météo peut très rapidement changé, que ce soit pour cette randonnée ou toutes les autres du secteur, surtout avec la différence d’altitude, pensez à bien vous équiper et surtout vérifier la météo régulièrement.
Ce jour-là, nous avons rendez-vous avec Marc, garde-moniteur du Parc, pour partager bien plus qu’une simple balade : un moment d’échange autour de la faune, la flore, les valeurs et la protection du territoire.
La randonnée du lac des Pisses est également accessible depuis la station d’Orcières, mais si vous avez le temps, je vous recommande vivement de partir depuis Prapic. Ce hameau, classé et typique du Champsaur, offre une immersion immédiate dans la nature. En quelques minutes seulement après avoir quitté la voiture, vous êtes déjà entouré de montagnes, de falaises impressionnantes et d’un calme rare.
Après avoir traversé les ruelles du village, très animé en été (c’est aussi le point de départ de la randonnée du Saut du Laire, que nous avions faite en hiver), le sentier s’enfonce dans la vallée. Peu à peu, le bruit des maisons s’efface, remplacé par celui de l’eau et de la végétation ambiante. Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir des vautours fauves, et peut-être même un aigle royal ou un gypaète barbu planant au-dessus des crêtes. Dans notre cas, la chance fut clairement au rendez vous avec un survol d’un jeune Gypaète à seulement 5m au dessus de nous. Une expérience incroyable.



Au bout d’environ 45 minutes de marche, vous franchissez la limite du cœur du Parc national. C’est un moment symbolique, souvent signalé par un panneau ou un marquage tricolore sur les rochers. À partir de là certaines règlementation s’appliquent comme nous avons pu le voir dans l’introduction.


La suite de la montée s’effectue à découvert, avec un panorama qui s’élargit peu à peu sur la vallée.On pénètre dans une sorte de cirque minéral, ponctué de cascades, de sources et de prairies roussies par l’automne. Les contrastes sont saisissants : la roche grise, les herbes rouges et les lumières dorées créent une atmosphère presque irréelle.




Après environ 2 h 30 d’ascension, le lac des Pisses apparaît enfin. Situé un décor mêlant roche et prairie, cette petite étendue d’eau turquoise (par beau temps) semble suspendue hors du monde.
C’est un véritable écrin au cœur des Écrins, protégé, silencieux, et d’une beauté brute. En prenant un peu de hauteur, on aperçoit parfois des bouées de relevés scientifiques, preuve que ce site sert aussi d’espace d’observation et de recherche. Lors de notre passage, après un moment sous un grand ciel bleu, la brume est montée pour nous offrir le plus beau des spectacles.





Le lieu se prête parfaitement à une pause pique-nique (sans trace, évidemment), face aux sommets environnants où il n’est pas rare d’apercevoir bouquetins ou chamois.Et comme toujours, on ne se baigne pas dans les lacs de montagne : ces milieux fragiles abritent une biodiversité unique, qu’un simple bain peut perturber.
Le retour se fait par le même chemin. Vous pouvez, si vous êtes en forme, faire la boucle par Orcières, mais l’aller-retour depuis Prapic représente déjà une belle sortie avec environ 14 km et 1 000 m de dénivelé positif.

Après cette magnifique randonnée et la fin de journée qui approche, nous prenons la direction d’Orcières-Merlette pour retrouver notre logement (Horizon 1800 N20), le même que lors de notre précédent séjour (que faire à Orcières-Merlettre en Hiver) . Un endroit vraiment incroyable, perché face aux montagnes couvertes de mélèzes dorés. Depuis le balcon, la vue est à couper le souffle : lever comme coucher de soleil se savourent ici sans même avoir à bouger.
Deuxième journée de randonnée dans le Champsaur : entre hameaux et bocages
À la découverte du Méollion, ce petit hameau aux portes des Écrins
Changement d’ambiance pour cette deuxième journée, direction la vallée de Champoléon, nichée juste derrière la station d’Orcières. Une vallée plus sauvage, plus intime, où le silence et les forêts dominent. Le départ se fait depuis le hameau des Borels, pour une superbe randonnée jusqu’au Méollion, un petit hameau perché, chargé d’histoire et de poésie. Une magnifique randonnée de 8km aller retour pour 480m de denivelé.
Le sentier débute tranquillement, serpentant au milieu des forêts de feuillus et de mélèzes, encore verts à certains endroits, mais déjà bien dorés à d’autres. C’est l’un de ces chemins où chaque virage dévoile un nouveau tableau d’automne : feuilles rouges, tapis orangés, odeur d’humus et de bois humide. Après une bonne heure et demie d’ascension, les arbres s’écartent, et le Méollion se dévoile.



Posé sur un replat face aux crêtes d’Orcières, ce hameau aujourd’hui en partie en ruine était autrefois habité à l’année. Les maisons, construites en pierre locale et couvertes de lauzes, témoignent d’une époque où les habitants vivaient au rythme des saisons, cultivant les pentes et montant les troupeaux en alpage.
Il reste aujourd’hui quelques bâtisses debout, restaurées par passion ou par mémoire, et une atmosphère unique, presque suspendue dans le temps.





C’est un lieu parfait pour une pause ou un pique-nique. Pour les plus curieux, la randonnée peut se prolonger jusqu’au lac de Cédéra, un superbe lac glaciaire niché plus haut dans la vallée. Comptez alors près de 1000 mètres de dénivelé supplémentaire beaucoup plus exigeant, mais d’une beauté rare.
Qu’on s’arrête au Méollion ou qu’on poursuive jusqu’au lac, cette randonnée est un véritable condensé du Champsaur : nature brute, patrimoine montagnard et lumière d’automne.
Randonnée du sentier du canal de Mal Cros : un point de vue unique sur les bocages du Champsaur
Pour l’après midi, direction une nouvelle randonnée accessible et pleine de charme, le sentier du canal de Mal Cros. Ce chemin, suspendu au-dessus de la vallée, suit le tracé d’un ancien canal d’irrigation construit au XIXe siècle pour alimenter les prairies et cultures du fond de vallée.
Aujourd’hui, il offre une balade paisible et panoramique, idéale pour découvrir le visage agricole du Champsaur.



En marchant le long du canal, vous dominez le fameux bocage champsaurin (l’un des plus hauts d’Europe) ces mosaïques de champs, de haies et de murets qui font la singularité du territoire. Ce système agricole traditionnel, encore bien présent, permet de préserver la biodiversité : les haies abritent oiseaux et insectes, les prairies nourrissent les troupeaux, et l’eau du canal irrigue les cultures.
C’est un paysage façonné par l’homme, mais où la nature garde toute sa place.



À l’automne, les couleurs explosent : les prairies blondissent, les haies s’enflamment de rouge et d’orange, et au loin, les sommets des Écrins ou le Devoluy dominent.
C’est une balade contemplative, parfaite pour l’après-midi, où l’on prend autant de plaisir à marcher qu’à observer. Sur certaines portions, on aperçoit les hameaux de la vallée, les clochers d’églises et les fermes traditionnelles, témoins d’un Champsaur vivant et authentique.
Cette randonnée se faire soit en aller retour, soit en boucle en allant jusqu’au dessus du lac de Barbeyroux .
Après cette belle journée, direction notre magnifique chambre d’hôtes pour la soirée : La Coustille à Saint-Léger-les-Mélèzes. Un petit village un peu en hauteur qui offre un panorama spectaculaire sur la vallée.
Le Palastre, une randonnée incontournable du Champsaur en ce dernier jour
Difficile d’imaginer un séjour dans le Champsaur sans gravir le Palastre, l’un des sommets emblématiques de la vallée. Visible depuis presque partout, ce sommet attire naturellement le regard et promet, depuis sa croix sommitale, une vue à 360 degrés sur les Écrins et les vallées alentours.
Le départ se fait au-dessus du hameau des Richards, sur une petite piste forestière. Rapidement, le sentier quitte la piste pour devenir un vrai chemin de montagne, montant régulièrement à travers une belle forêt de mélèzes. En automne, les aiguilles dorées se mêlent au vert sombre des épicéas et au rouge des sorbiers : un décor féérique.
La montée est soutenue mais régulière, parfaite pour prendre son temps et profiter des jeux de lumière entre les arbres.


Plus on monte, plus le paysage s’ouvre en arrivant sur des prairies d’altitude mêlant petit col et crêtes.
Le dernier passage, un peu plus raide, mène jusqu’à la croix du sommet, souvent balayée par le vent. De là-haut, la vue est spectaculaire : Orcières, Saint-Léger, le Dévoluy, et toute la chaîne des Écrins. Enfin, c’est que nous avions pu voir sur les réseaux car en montagne la nature réserve des surprises.




Dans notre cas, ce fut la brume automnale. Une mer de nuages dans la vallée prenant petit à petit de l’altitude pour venir couvrir les sommets, dont le Palastre.
Bien que cela rajouta une lumière et une ambiance totalement incroyable, nous n’avons pas eu la chance de voir la vue depuis le sommet. Il nous fallait bien une excuse pour revenir dans le Champsaur, la voila toute trouvée.


Pour redescendre, il est possible de faire une, un itinéraire légèrement plus long mais tout aussi beau.
C’est une randonnée incontournable, à faire absolument si vous venez dans le Champsaur. Elle symbolise parfaitement ce territoire : sauvage, lumineux (quand les nuages ne sont pas là) et profondément vivant.


Ce séjour dans le Champsaur nous a rappelé à quel point ce coin des Hautes-Alpes est magique. Entre forêts de feuillus, hameaux endormis et crêtes ouvertes sur les Écrins, chaque sentier raconte un morceau d’histoire, celle d’un territoire à la fois sauvage et vivant. À l’automne, la lumière devient plus douce, les contrastes plus marqués, et le temps semble suspendu.
C’est l’occasion parfaite de profiter de randonnées variées, aussi bien par leurs paysages que par leur technicité. Le Champsaur reste une destination accessible à tous, idéale pour un séjour outdoor ou simplement pour ralentir, respirer, et renouer avec l’essentiel.
Si vous cherchez un coin de France préservé, loin de la foule et riche en émotions, le Champsaur vous attend, les bras ouverts.
Informations utiles pour un séjour en Automne dans le Champsaur
Où dormir dans le Champsaur
Le Champsaur est un territoire nature par excellence, niché au cœur des Hautes-Alpes. Que vous voyagiez en van, en couple ou en famille, vous trouverez facilement de quoi poser vos valises : gîtes, chambres d’hôtes, hôtels (principalement autour des stations) ou encore centres de vacances. Certains hébergements engagés sont d’ailleurs marqués et reconnues par le parc. Vous pouvez les trouver sur le site Esprit Parc National.
De notre côté, nous avons choisi deux ambiances différentes pour ce séjour automnal :
- Une première nuit dans le superbe appartement Horizon 1800 N20 à Orcières Merlette, un spot parfait pour profiter de la randonnée du lac des Pisses et, pour les amateurs de sensations, du célèbre saut à l’élastique du pont du Saut du Laire.
- La seconde nuit à La Coustille à Saint-Léger-les-Mélèzes, une superbe chambre d’hôtes avec vue sur la vallée, un lieu paisible et plein de charme, idéal pour se détendre après une journée de marche.
Si vous cherchez d’autres logements : –> loger dans le Champsaur
Où manger dans le Champsaur
Qui dit Champsaur, dit spécialités locales ! Impossible de venir ici sans goûter aux ravioles du Champsaur, aux tourtons ou encore aux oreilles d’âne. Après une journée de randonnée, c’est clairement le moment de se faire plaisir et de découvrir la richesse de la cuisine de montagne.
Nous avons eu l’occasion de tester plusieurs adresses que je vous recommande :
- À Saint-Léger-les-Mélèzes, le restaurant Des Monts & Merveilles, une belle surprise ! Une cuisine locale, faite maison, servie dans une décoration aussi chaleureuse qu’insolite (je vous laisse la surprise).
- Si vous passez par Pont du Fossé, arrêtez-vous chez O’Tourtons : ici, les tourtons sont à volonté, avec des menus entièrement tournés vers les spécialités locales. L’endroit parfait pour goûter à tout.
Enfin, si vous logez du côté d’Orcières, deux adresses incontournables : L’Ourson et L’Endroit, où l’on retrouve une cuisine plus typiquement montagnarde, toujours à base de produits locaux et de plats généreux.
Pour finir, si vous êtes un amateur de bière, direction la brasserie Walpine qui possède une bière marqué esprit parc national des Ecrins car 100% des produits pour la fabriquer sont locaux: du houblon, en passant par l’Orge ou encore la levure.
Comme pour les hébergements, vous pouvez regarder sur le site de Esprit Parc National pour trouver des producteurs locaux marquées, ou même des Artisans comme la brasserie Walpine 😉
Les itinéraires
Séjour organisé en partenariat avec Destination Parc National des Écrins !